08 avril 2016

La loi des petits nombres


1. Préambule

C'est l'une des raisons pourquoi un régime traditionnellement, riche en glucides peut entrainer une excursion glycémique malgré l'injection d'insuline.

Ce concept a été introduit par Dr Bernstein dans dans son livre, Diabetes Solution, uniquement disponible en anglais en 2016. L'article originale dédiée, plus complet est disponible en ligne.

Je ne fait que le présenter pour les non anglophones dans notre contexte.


2. Apports conseillés en glucides 

L'AFD (L'Association Française des Diabétiques) préconise un apport en glucides  pour fournir 50% à 55% de la ration énergétique  quotidienne dans leur document PDF intitulé "Les glucides dans mon alimentation"

De plus, il affirme dans ce même document que pour  une  activité  moyenne,  l’apport  énergétique nécessaire est d’environ 2000 à  2500 kcal, dont au moins la moitié doit être apporté par les  glucides.

Autrement dit, il recommande au moins 1000 kcal apportés par les glucides pour 2000kcal en apport énergétique, soit au minimum 250g de glucides par jour (1 gramme de glucide apporte 4 kcal) ou au moins 83 par repas si en suppose une répartition équilibrée entre les repas.

Pour vous donner une image plus parlante, cela équivaut selon leur propre notation des équivalences glucides dans leur document (page 4) à 415g de féculents ou 160g de pain.

L'ADA en 2010 préconisait un chiffre quasi identique, à savoir au moins 84 grammes de glucides par repas.
Depuis , ils ont baissé leur valeur de presque 10g par repas à 45% soit sur la même base de 2000 kcal, 225g par jour ou 75g par repas (détails: 45% de 2000kcal = 900 kcal or 900/4=255g de glucides)

Mais prenons en base 84g de glucides.

3. Diabétique de type 1
 
Si vous êtes un obèse diabétique de type 1 de 63 kg ne produisant pas l'insuline, 1 gramme de glucide va augmenter votre glycémie d'environ 5 mg/dl.

Or aux Etats Unis, les producteurs alimentaires sont autorisés une marge d'erreur de plus ou moins 20% dans leur étiquetage des ingrédients.

Je n'ai pas de référence pour la France, que je supppose assez proche si ce n'est identique.

Si une âme cultivée et charitable a des valeurs avec idéalement un lien à fournir en commentaire, je mettrai à jour cet article.

Par exemple, au Canada, l'ACIA autorise une marge de tolérance de 20 % s'appliquant à la valeur nutritive déclarée.

Supposant que vous voulez manger un bol de pâtes de 84g de glucides avec une marge d'erreur ±17g(±20 percent de 84 g).

Or pour reprendre l'exemple précédent, vous savez qu'1 g de glucide augmente votre glycémie de 5mg/dl.

Donc votre glycémie postprandiale peut varier de ± 85mg/dl (85=17*5)

Supposant votre glycémie avant le repas est de 100mg/dl.

Donc votre glycémie posprandiale théorique peut être n'importe où entre 15 et 185 mg(100mg ± 85mg), ce qui est inacceptable.

4. Diabétique de type 2

Autre exemple avec le cas d'un diabétique de type 2 qui produit de l'insuline et s'en injecte.
Il sait par expérience qu'un 1g de glucide augmente sa glycémie de seulement 3mg/dl.

Pour rappel, le bol de pâtes contient 84g avec une marge d'erreur ±17g.
Donc sa glycémie postprandiale peut varier de ± 51mg/dl (85=17*3)

Et si sa glycémie avant le repas était de 100mg/dl, il aura une glycémie postprandiale entre 151mg & 49mg(100±51)


5. Aliment à IG faible et glycémie


Maintenant supposant que le diabétique de type 1 précédent mange de la salade.

Si'il estime qu'elle contient 12 grammes de glucides avec une marge d'erreur non pas de 20%, mais de 30% soit il y a une marge d'erreur ± 4g de glucides.
Or 4g de glucides entraineront une variation potentielle de sa glycémie à la hausse ou à la baisse de 20mg/dl, ce qui est donc une variation nettement plus acceptable.

Faut-il donc se résoudre à de la salade en lieu et place de pâtes et rester sur sa faim ? Nullement.


6. Conclusion

La clé est donc de manger des aliments qui affecteront votre glycémie de façon lente avec une faible marge d'erreur.

A cela il suffit de l'accompagner d'un apport en protéines  qui va augmenter votre glycémie, mais de manière beaucoup plus lente, à un degré bien moindre.

Donc des petites entrées  entrainent de faibles erreurs glycémiques.
C'est si simple et évident que vous demandez peut-être pourquoi personne ne vous en a jamais parlé auparavant.

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